Le tunnel
de Bure, l’un des ouvrages majeurs de l’A16 entre Boncourt
et Porrentruy ouest, permet à la Transjurane de franchir
en souterrain le plateau de Bure, de la Place d’armes fédérale
au Nord à la Combe Va tche Tcha, sur la commune de Courtedoux,
au Sud. Cet ouvrage constitué d’un tunnel à
circulation bidirectionnelle et d’une galerie de sécurité
réalisée de 1999 à 2001 présente une
longueur totale de 3'059 mètres dont 2'901 mètres
en souterrain et 158 mètres en tranchées couvertes
pour les deux portails. Une centrale, un puits et une cheminée
de ventilation situés à 1300 mètres du portail
sud, au point haut de l’A16 à une altitude de 559,4
mètres, assureront l’évacuation de l’air
vicié et des fumées en cas d’incendie. Le tunnel
de Bure est excavé du Sud (Courtedoux) au Nord (Bure) au
moyen d’un tunnelier équipé d’une tête
de forage d’un diamètre de 12,6 mètres.
Premier tour de la tête
du tunnelier le 21 janvier 2008
Les travaux de
génie civil du tunnel de Bure ont été adjugés
en novembre 2006 par le Gouvernement jurassien au consortium d’entreprises
GTB (Groupement Tunnel de Bure), pour un montant contractuel de
CHF 131 millions. En janvier 2007 ont démarré les
travaux d’installations du chantier et les terrassements de
la tranchée d’accès au portail sud. Le transport
en pièces détachées du tunnelier en provenance
d’Allemagne par une soixantaine de convois exceptionnels a
débuté en septembre 2007, de même que le montage
de l’imposante machine composée du tunnelier proprement
dit (1200 tonnes) et des traîneaux (850 tonnes) pour une longueur
totale de 90 mètres.
Le 21 janvier 2008, après plus
de trois mois de montage, le tunnelier a commencé à
forer la roche entre Courtedoux et Bure. A cette occasion, une manifestation
officielle marquant le premier tour de la tête du tunnelier
s’est déroulée en présence notamment
du ministre jurassien de l’environnement et de l’équipement
Laurent Schaffter et du directeur technique de l’entreprise
Marti Tunnelbau Heinz Brönnimann.
Tunnelier: un avancement en
deux phases
Le principe d’avancement du tunnelier dans les calcaires de
la moitié sud du tunnel puis dans les marnes de la moitié
nord est le suivant : dans une première phase, huit moteurs
électriques d’une puissance totale de 2'800 kilowatts
font tourner la tête de forage (5 tours/minute) dans un mouvement
de rotation contre le front d’attaque. Les molettes de coupe
(72 pièces) fixées sur la tête de forage fracturent
le rocher du fait de la pression exercée par les 25 vérins
hydrauliques d’une course de 2,3 mètres qui s’appuient
avec une puissance totale de 350 bars sur le dernier anneau d’éléments
préfabriqués (ou voussoirs) mis en place.
La deuxième phase consiste à la mise en place au moyen
d’un érecteur avec système vacuum des cinq voussoirs
et de l’élément de clé de voûte
dans l’espace de deux mètres libéré entre
le bouclier et l’anneau de voussoirs précédent.
Une fois le nouvel anneau de voussoirs mis en place, la tête
de forage peut à nouveau reprendre l’opération
de forage du rocher. L’avancement moyen du tunnelier est,
selon les prévisions, de 18,4 mètres par jour, ce
qui représente l’excavation de 3'500 mètres
cubes de matériaux foisonnés.
Les voussoirs en béton armé
sont construits par le consortium GTB à Klus-Balthal (SO)
et acheminés par train jusqu’à Porrentruy puis
par camion jusqu’au chantier. Durant la première phase
de l’excavation, jusqu’à fin janvier environ,
période au cours de laquelle les derniers réglages
du tunnelier seront effectués, les transports de voussoirs
se limiteront au maximum à deux trains par semaine, ce qui
représente vingt à quarante transports hebdomadaires
en camion entre la gare de Porrentruy et le chantier. A partir de
février 2008, lorsque le tunnelier atteindra sa vitesse de
croisière de 18,4 mètres par jour, les transports
de voussoirs s’intensifieront puisqu’un train d’éléments
préfabriqués arrivera chaque jour à Porrentruy,
engendrant quotidiennement 20 transports en camion de la gare au
chantier.
Programme des travaux
Le programme des travaux de génie civil pour la construction
du tunnel de Bure prévoit l’excavation au tunnelier
durant l’année en cours, avec une sortie de la machine
au portail nord, à Bure, prévue à la fin décembre
2008. Les travaux d’excavation de la fouille
de la centrale, du puits et de la cheminée de ventilation
dont la partie à l’air libre se situe à 350
mètres au Sud du village de Bure, sont en cours de réalisation.
Les premiers bétonnages de la centrale localisée à
1300 mètres du portail sud, sont prévus dès
le printemps 2008.
En 2009 seront exécutés les travaux
d’aménagement intérieur du tunnel, à
savoir le bétonnage du revêtement intérieur
ainsi que la pose et le remblayage des éléments préfabriqués
de la gaine technique située sous la chaussée de roulement.
Les tranchées couvertes à chaque extrémité
de l’ouvrage, les bâtiments et les éléments
des portails seront réalisés à partir de 2009
jusqu’au début 2010 pour le portail sud et jusqu’en
septembre 2010 pour le portail nord.
C’est en 2010 que le bétonnage de
la dalle intermédiaire située au-dessus de l’espace
trafic, ainsi que la pose des bordures, des caniveaux fendus et
du coffre de route. Enfin, la couche de fondation bitumineuse de
la chaussée sera posée d’octobre à décembre
2010. La fin des travaux de génie civil est prévue
pour la fin décembre 2010.
Mais le tunnel de Bure ne sera pas encore prêt pour sa mise
en service. A partir de 2011 seront réalisés les travaux
de second œuvre et de finitions ainsi que l’installation
de l’ensemble des équipements d’exploitation
et de sécurité. L’ouverture au trafic de cet
ouvrage majeur de l’A16 interviendra en même temps que
le tronçon Bure - Porrentruy ouest, en 2014.
Accès au chantier interdit
Les nombreux transports nécessaires à l’évacuation
des matériaux et à l’acheminement des éléments
préfabriqués engendrent un trafic important dans l’aire
de chantier. Pour des raisons évidentes de sécurité,
l’accès au chantier est donc strictement interdit à
toute personne non autorisée, tant à pied, à
vélo qu’en véhicule. |